Questions sur l'écriture des Kanji

En

Questions sur les traits le plus souvent posées

1 - L'ordre de tracé donné diffère de celui d'autres sources !

La fiche documentaire "Ecriture" du "Mémento" détaille ce point.
En résumé, il s'agit de reproduire les graphismes avec exactitude pour éviter, en particulier, les confusions.
Un exemple : 田 représente le champ, 由 le grain qui germe - signifiant la raison, la cause, 甲 le casque et 申 transmettre ; que 矢 signifie la flèche et 失う perdre, 石 la pierre et 右 la droite... Un bout de trait qui dépasse et le sens varie du tout au tout. D'où la nécessité, entre autre, d'arrêter parfaitement les traits."

Pour cela, les calligraphes chinois ont établi des règles qu'ils ont perpétuées pendant près de deux millénaires. Certains puristes érigent ces règles en dogmes intangibles. Et pourtant ces règles ont été modifiées au cours du temps. Au Japon, la dernière réglementation date de 1958. Elle établit 11 règles principales, dont certaines - comme la 4ème pour le tracé de caractère en forme de croix à l'intérieur d'autres traits (田,…)- remettent en cause ce qu'avait pratiqué toutes les générations précédentes…"

Il faut donc voir ces règles - et leur caractère parfois arbitraire - avec un certain recul ; surtout quant il s'agit des règles récentes. Et la dernière réforme de 2010 au Japon n'arrange rien, qui revient aux formes anciennes, avec des graphies différentes selon que le Kanji est imprimé ou écrit (⻌ou辶)…

2 - Comment contrôler le sens des tracés ?

Le dessin fini d'un trait dans un livre ne permet pas de savoir s'il a été - et doit être - tracé de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou l'inverse… Il existe bien 11 règles générales, mais elles sont, dans nombre de cas, contradictoires. Pour lever l'ambigüité, nous vous suggérons de recourir au Web. Un site gratuit comme le "kakijun.jp/- 漢字の正しい書き順(筆順)" trace les traits du Kanji en continu. Cela vous précisera l'ordre et le sens des tracés.

3 - J'hésite parfois sur le nombre de traits !

Là encore, il faut le reconnaître : si le nombre de traits d'un Kanji est bien arrêté pour la presque totalité d'entre eux, une très petite minorité pose problème. 臣 par exemple est classé à 6 traits dans tous les textes anciens, alors qu'il est maintenant compté pour 7 traits. Les tracés d'angles comme celui du bas au centre de 御, sont comptés pour 1 ou 2 traits selon que l'on considère que l'angle a été tracé en continu ou en 2 fois...

Les réformes successives introduisent ou reviennent sur des simplifications qui, ipso facto, modifient le nombre de traits. Le chien 犬 se différencie de 大 (grand) par le ' ; il a été supprimé dans 臭, mais maintenu dans 嗅. "抜けたり, 付けたり" comme le constatent aussi avec une philosophie teintée de tristesse certains professeurs japonais qui doivent "justifier" ces évolutions auprès de leurs élèves européens !

Et toujours l'impact de la dernière réforme : la réintroduction de formes anciennes comme celle de 者 avec son trait supplémentaire dans le radical phonétique de 箸 ou 賭 rend les classifications systématiques bâtardes.

On retrouve d'ailleurs cette ambigüité sur les ordinateurs ou les Word Pro ; ils donnent des réponses différentes pour ces cas litigieux. Selon que l'on se réfère aux Editeurs d'entrée de Microsoft, de Canon, de Sony… on trouve le Kanji classé à un nombre de traits variant de + ou – 1. Les experts de la réforme de 2010 en ont convenu et répondu : "il n'y a qu'à reprendre tous les logiciels".

Si donc, exceptionnellement, vous hésitez sur le nombre de traits d'un Kanji, ne vous formalisez pas. Relativisez. Suivez les pistes évoquées précédemment et si vous n'obtenez pas de réponse satisfaisante, dites-vous bien que vous n'êtes pas le seul à qui ces cas particuliers posent problème.